Le 11 juin 2004, deux jours avant les élections en Belgique, la Nouvelle Alliance Flamande (N-VA ou Nieuw Vlaamse Alliantie) annonçait dans un communiqué de presse que la Belgique se situait derrière le Botswana en terme d’efficience gouvernementale . L’argumentation de la N-VA se fondait sur des statistiques publiées par le Forum économique mondial (FEM). En juillet de la même année, la société de conseil McKinsey publiait un audit stratégique sur l’économie belge, qui préconisait dans ses conclusions des dégraissages dans la fonction publique2. Cette recommandation s’appuyait en partie sur un rapport de la Banque centrale européenne (BCE) présentant des indicateurs mesurant la performance et la perception de la qualité des pouvoirs publics belges, dont les conclusions avaient fait la une de certains quotidiens belges. Nul ne contestera le fait que l’administration publique belge a encore des progrès à faire en terme de qualité ; les rapports du FEM ou de la BCE ne font que confirmer cette opinion largement partagée. Cependant, nombre des indicateurs utilisés ne permettent pas de mesurer avec validité l’efficience de l’administration publique. En effet, contrairement à une idée très répandue, il n’existe pas de bons indicateurs permettant de comparer au niveau international les performances des administrations. Selon J. Ziller, les universitaires ont eux-mêmes tendance tomber dans la facilité lorsqu’ils comparent différents pays : « les références comparatives ne sont que trop souvent un argument de rhétorique chez les politiques mais aussi dans certains travaux universitaires qui ne reposent pas sur un travail ni sur une méthode comparative suffisamment développés ».

hdl.handle.net/1765/50010
Revue Francaise d'|Administration Publique
Erasmus School of Social and Behavioural Sciences

Van de Walle, S. (2005). Peut-on mesurer la qualité des administrations publiques grâce aux indicateurs de gouvernance?. Revue Francaise d'|Administration Publique, (115), 435–462. Retrieved from http://hdl.handle.net/1765/50010