Depuis l’instauration de la démocratie parlementaire libanaise en 1926, le nombre de députés et de ministres issus de dynasties politiques s’est maintenu dans une proportion remarquable. Une classification de ces « familles » sur la base de critères confessionnels n’a pas de sens puisqu’on en trouve dans presque toutes les communautés. Par ailleurs, le politique et l’économique sont souvent corrélés dans la constitution de ces grandes familles : certaines cherchent à protéger leurs biens et leurs investissements par une représentation politique tandis que d’autres renforcent leur ascension politique en s’emparant d’activités rentables dans le domaine de l’économie. L’étude des destins de deux familles politiques sunnites citadines – les Salam et les Hariri – permet de comprendre comment se forme et se maintient, voire se réinvente une dynastie politique dans un système électoral compétitif, ou présenté comme tel. Les mécanismes ainsi identifiés révèlent l’importance de quatre ressources – alliances et réseautage familial, intérêts économiques, activités caritatives et de mécénat, positionnement confessionnel modéré – qui donnent au concept de dynastie politique toute sa pertinence dans le Liban post-Taëf.

doi.org/10.3917/crii.073.0071, hdl.handle.net/1765/94169
Critique Internationale
Erasmus University Rotterdam

Vloeberghs, W. (Ward). (2016). Dynamiques dynastiques au liban : Transmettre le pouvoir politique en famille. Critique Internationale, 73(4), 71–93. doi:10.3917/crii.073.0071